Voyage – N° 25– ATLANTIC-CHAMPAGNE – ACL – 440/441 – (du 23 juin au 13 juillet 1971) – © Collection French Lines (Le Havre)

ÉTAT-MAJOR DU NAVIRE SUR CE VOYAGE N° 25

Commandant : ESTUR Pierre Chef Mécanicien : LAVEAUX Guy
Second Capitaine : BAVENT Paul Chef Mécanicien Obs. LE MEUR Marcel
Officiers Pont : ROWARC’H Yvon Second Mécanicien : LE BRAS René
MARCOUIRE Claude Off. Mécaniciens : BRISORGUEIL Maurice
OLLIVE Robert MOUSSET Arsène
GUIRAUD Alain
Officier Radio : DEVENDER Raymond

PHYSIONOMIE DU VOYAGE

Voyage N° 25 du 23 juin 1971 au 13 juillet – 446/447

Désignations :

ALLER :

RETOUR :

Réf :

Durée

108.18

142.00

Heures

Distance parcourue

2 549

3 245

Milles

Vitesse moyenne

23.54

22.84

Nœuds

Nombre de tours moyens

116.9

108.8

Consommation totale F.O.

828

880

Tonnes

Consommation horaire

7.64

6.26

Tonnes

Consommation au mille

325.2

271.2

Kilos

Puissance moyenne ASEA

32 000

SHP

Consommation spécifique brute

239

Gr. /CVh

Déplacement moyen

30 550

27 500

Tonnes

Débit moyen des chaudières

98

Tonnes/h

Réduction d’allure au retour.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES

HORAIRE – COMMERCIAL

Le retard d’une journée au retour du dernier voyage n’a pu être comblé en Europe. Seule l’escale de New-York permet de regagner du temps.

HALIFAX

 Les conditions de temps étant meilleures et le deuxième poste disponible ainsi qu’un second portique, nous pensions les difficultés sinon terminées, dans ce port, du moins en sommeil. Il n’en a rie été cette fois. Sans doute le désir, la volonté de chacun de terminer ses opérations à New-York avant les deux jours fériés prévus à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance américaine nécessitait de faire vite à Halifax. Il n’en reste pas moins que la Compagnie DART s’est montrée bien exigeante. Nous pensions, jusqu’alors, que le premier arrivant à Halifax avait la priorité. Maintenant, il apparait que la DART a la préférence en toute circonstance, puisque nous avons dû quitter les lieux avant d’avoir pu terminer nos opérations. Nous avons déhalé le long du quai dans l’espoir de disposer d’un des deux portiques pour finir nos mouvements, mais la DART a opposée un veto formel. Elle était pourtant prête à charger les containers que nous ne pourrions embarquer à temps, moyennant une « honnête » rétribution. Nous avons pu ainsi charger 43 containers et 9 autres destinés à Halifax, sont restés à bord. En somme, la DART fait la loi à Halifax, tout comme si le port était sa propriété.

REMPLISSAGE

Navire plein, 3 hauteurs de containers, à l’aller. Le retour est malheureusement moins brillant. Cependant, le Ro-Ro lourd a encore été rémunérateur dans les deux sens.

COEFFICIENTS DE REMPLISSAGE

Voyage N° 25 du 23 juin au 13 juillet 1971 – ACL 446/447

ALLER Désignation Mode RETOUR
85% Voitures 5%
96% Containers Lo-Lo 36%
95% Containers Ro-Ro 86%

ALLURE :

Le navire a quitté Baltimore exactement en horaire. De cette façon, et à cause de la belle saison, nous avons réglé l’allure, dès le second jour, pour arriver à Southampton le mardi matin. Nous avons ainsi réalisé une économie substantielle sur la consommation de combustible.

REMARQUES

STABILISATEURS :On sait qu’un seul est utilisable depuis deux voyages. Or, le prochain Arrêt Technique n’aura lieu qu’en mars ou avril. Nous attirons l’attention sur les conséquences que ce fait peut avoir sur la tenue des chargements en hiver, d’autant que l’avarie survenue sur l’aileron babord n’est pas due à un accident fortuit et qu’elle peut aussi se produire à tribord. D’autres navires ont subi les mêmes ennuis. Au moins Cognac et Cinderella à notre connaissance.

CHEMINÉE

Le conduit de fumée, a sa partie supérieure, n’est plus qu’une dentelle à tribord et une simple armature à babord. Il faut prendre garde aux projections de morceaux de tôle. En dehors du manque total d’esthétique de ces vestiges, et des risques d’accident, les conséquences de cette situation qui s’aggrave en profondeur ne sont pas négligeables.

RADARS

 Nous n’avons pas reçu la visite annoncée du représentant Sperry au Havre. Il devait contrôler l’absence de rémanence sur l’écran du radar à mouvement vrai. Depuis un an et demi que nous pratiquons la maison Sperry, ceci n’est pas pour nous étonner. Pour apaiser nos justes et véhémentes réclamations, et celles de notre Direction de l’Armement, Sperry a bien remplacé les radars d’origine qui étaient de dangereux instruments, mais il l’a fait au plus juste compte en laissant espérer pour « bientôt » de nouveaux appareils plus conformes à l’installation commandée. Si les petits radars japonais actuellement en place sont plus sûrs que les précédents, bien que présentant quelques faiblesses épisodiques ou propres au type d’appareil, ils sont loin de répondre à ce que l’on peut raisonnablement espérer des radars modernes. À l’occasion de visites de navires récents, on peu constater combien notre installation est pauvre. L’absence de radar 10 cm se fait sérieusement sentir dès que la mer est agitée. Le comportement de la maison Sperry est tel qu’il fait penser inévitablement à une expression fort usitée dans certains conflits : « le pourrissement de la situation ».

MOTEURS D’EMBARCATIONS

Avec ténacité, nous avons essayé de faire fonctionner ces moteurs depuis la mise en service. Nous commençons à obtenir quelques résultats positifs. Il est vrai que la température extérieure peut aider en ce moment. Mais c’est surtout le choix de la personne chargée de démarrer les moteurs qui importe. Il faut quelqu’un familiarisé avec ces engins et aux bras puissant. En somme, on ne peut pas dire que les moteurs ne fonctionnent pas, mais il n’est pas possible d’affirmer qu’ils marchent bien ! Ils ne sont donc pas sûrs et on souhaite ne pas avoir à utiliser ces embarcations pour, par exemple, transférer un malade sur un paquebot comme j’ai vu le cas récemment.

ÉCHELLE DE PILOTES

Les pilotes de New-York ont demandé officiellement, via ACL, qu’une ceinture de sécurité, pouvant être capelée sur les échelles soit mise à leur disposition. Nous rappelons notre demande faite au début mai.

ATLANTIC CHAMPAGNE

Voyage N° 25 – 446/447

SOUTHAMPTON 22/6- 18h24

SOUTHAMPTON 13/7- 07h36

FRET TOTAL

PORTS

Arrivée

Départ

débarqué

embarqué

Dates -Heures

Dates -Heures

Tonnage Manipulés

SOUTHAMPTON 23/6 – 23h12
ROTTERDAM 24/6 – 14h00 25/6 – 19h36
LE HAVRE 26/6 – 08h48 27/6 – 00h00
HALIFAX 01/7 – 12h06 01/7 – 21h30
NEW-YORK (Élisabeth) 03/7 – 01h18 04/7 – 09h00
PORTSMOUTH 05/7 – 00h42 05/7 – 19h00
BALTIMORE 06/7 – 07h12 06/7 – 16h54
SOUTHAMPTON 13/7 – 07h36